Villefranche-sur-Mer est située sur la Côte d'Azur, entre Nice et Monaco, au bord de la mer Méditerranée. Cette ville s’étale en gradins sur les flancs de la rade de Villefranche, un des ports naturels les plus profonds de la Méditerranée occidentale.
Son climat méditerranéen est propice à la culture des cactus toute l’année car le nombre de jours avec gelée est très faible. Les nombreuses parois rocheuses permettent à de nombreuses espèces succulentes de prospérer, profitant de l’accumulation de chaleur faite en journée et restituée la nuit.
Derrière la citadelle, à l’abri des vents les plus froids, on peut voir de grandes euphorbes, témoignant de la douceur du climat.
Euphorbia candelabrum
Les limites de la commune s’étendent aux collines avoisinantes passant du niveau de la mer à 577 mètres au mont Leuze, son point culminant. De nombreux cactus ont colonisé les espaces les plus escarpés, et donc inconstructibles. Ci-dessous, de nombreux Opuntia.
Villefranche-sur-Mer est traversée par trois routes principales menant de Nice à Menton, offrant de beaux panoramas sur le littoral. C’est une ville escarpée, idéale pour faire une belle balade et admirer la vue sur la mer et les nombreux jardins aménagés notamment près de la citadelle, comme le jardin des chasseurs dans lequel prospèrent des Crassula, des Aloe, des Dasylirion et des Agave :
Dans le charmant petit jardin Jacques Biagini, on peut observer, outre de jolies scupltures contemporaines, ces beaux massifs d’Opuntia ficus-indica, mélangés à des palmiers et surpomblant des têtes de Yucca elephantipes :
En se baladant le long du port, de petites rocailles bordent la route au pied des maisons colorées ; ici des Agave et de Cylindropuntia subulata
Dans les ruelles réservées au piétons, quelques surprises avec ces Crassula muscosa poussant sur les tuiles :
On ne peut pas résister à la beauté de cet Aeonium sp. en fleur, plante endémique des Canaries.
Les divers Aloe et Opuntia ficus-indica ont vite fait d’envahir les allées. Ils poussent dans peu de terre, et on imagine que les racines plongent très profondément pour permettre aux plantes de trouver la nourriture nécessaire à un tel développement :
Des sujets peuvent atteindre une taille impressionnante, comme cet Agave attenuata, un des rares agave sans épine, et à la floraison dite en « cou de cygne » :
Profitant du relief particulier, certaines plantes poussent sur des parois presque verticales. Ici, près du port et de ses magnifiques Bougainvillées, des Sedum ont trouvé refuge, plein Sud, dans les infractuosités des murs.
Sedum reflexum (sediforme ?)
On peut trouver aussi des Sedum dasyphyllum, beaucoup plus discrets par leur rareté et leur taille, semblant se plaire, à condition qu’ils puissent pousser presque sans terre (ici en fleur) :
Toujours sur le port, on remarquera, exposés à l’Est, de magnifiques Sedum rubrotinctum, teintés d’une belle couleur rouge, grâce au bon ensoleillement dont ils bénéficient :
Les mêmes, vus de près ; ils sont placés à plus de 3 m de hauteur :
J’ai pu observer, au bord d’une route sans trottoir, une touffe âgée de Gasteria sp., au milieu d’autres plantes méditerranéennes (ci-contre)
La même plante, vue de près, exposée à mi-ombre, comme aiment généralement les Gasteria :
On trouve parfois quelques curiosités, comme cet Agave americana var.picta qui arrive à pousser dans des conditions qu’on n’oserait lui donner en culture :
Décidemment, Villefranche-sur-mer réserve bien des surprises aux amateurs de plantes succulentes, et ne les dévoile qu’à qui veut bien faire l’effort de la visiter à pied, de son port à sa citadelle, en passant par les multiples ruelles colorées…
Eric Kullock, article révisé en 2017