Il existe plus d’une soixantaine d’espèces d’Echinopsis ; leur aire de répartition est très vaste : Nord de l’Argentine, l’Uruguay, la Paraguay, le Brésil et le centre de la Bolivie. Certaines espèces poussent en altitude dans les montagnes de Bolivie, résistent au froid et subissent momentanément la neige.
On peut acclimater quelques unes de ces espèces en extérieur chez nous, à condition qu’elles soient totalement protégées de l’humidité hivernale, donc sans eau d’octobre à avril.
Quelques exemplaires, entourés de pierres, exposés plein Sud, contre un mur, peuvent se développer dans nos régions (Lorraine, Alsace). En pleine terre, leur croissance est plus que décuplée, alors qu’en pot, ils végéteraient pendant des années.
Pour Echinopsis atacamensis ssp. pasacana, la résistance au froid donnée est de -12°C, mais des exemplaires bien protégés et pas trop jeunes peuvent supporter des gelées plus importantes. Des exemplaires poussant à Plombières-les-Bains (Vosges) en sont un parfait exemple ! Mais la moindre chute de neige ou de pluie en saison froide leur serait immédiatement fatale, donc il faut les protéger.
La majorité des espèces est moins rustique (-4 à -10 °C), je pense notamment aux espèces poussant sur les étendues herbeuses d’Argentine, ou à celles qui sont présentes aux abords des forêts dans une lumière plus tamisée.
Désormais, les Lobivia (de plus petite taille) et les Trichocereus (gros cierges) sont rattachés au genre Echinopsis, avec lesquels il existe des similitudes au niveau de la fleur.
Echinopsis vient du grec echinos (hérisson) et de opsis (apparence de). Ces plantes épineuses séduisent à la fois par leur forme sphérique et par leur fleurs gigantesques.
J’apprécie tout particulièrement les Echinopsis à la symétrie parfaite comme Echinopsis mammilosa ou obrepanda.
Les fleurs en trompette sont spectaculaires et se produisent la nuit, en été ou en automne. Elles ont un long tube couvert de poils soyeux. Les espèces à fleurs blanches sont souvent odorantes pour attirer les insectes. Aujourd’hui, on trouve dans le commerce de nombreux hybrides aux fleurs rose, rouge, jaune ou orange.
L’Echinopsis mammilosa est une de mes plantes préférées. Elle vient d’Argentine et de Bolivie. Sa résistance au froid serait de -10 °C, mais je n’ai pas osé tester pour l’instant (je la rentre en serre au début du mois d’octobre). On peut la trouver sous le nom d’E. kermesina, herbasii ou de Pseudolobivia kermesina.
Au début du mois de juillet dernier, un « tube floral » était sorti de la fleur. Depuis deux semaines, j’attendais l’ouverture de la fleur. Et chaque soir, je pensais que c’était le bon. La nature en avait décidé autrement. De quoi manquait la plante pour fleurir ? Le mois de juillet avait été à peu près « normal », juste un peu frais, ce qui ne déplaît pas aux Echinopsis en général. Après un hiver en serre à 5/10 °C sans eau pendant cinq mois, la plante avait été sortie au début du mois de mai à mi-ombre pour lui éviter un fâcheux « coup de soleil » qui aurait pu la défigurer. Toutes les conditions étaient remplies. La nature me fit attendre jusqu’au dernier jour de juillet, où je remarquai que la fleur avait un peu grossi, signe de l’imminence de la floraison. Ma patience fut récompensée par une fleur de 26 à 27 cm de long, alors que la plante ne mesure que 11 cm de diamètre. On peut voir ci-dessous l’ouverture progressive de la fleur :
Fleur à 18 heures
Fleur à 21 heures
Il me fallut attendre minuit pour que la fleur s’ouvre entièrement
La floraison n’aura duré qu’une vingtaine d’heures, puisque le lendemain au soir, la fleur est fanée :
La culture des Echinopsis chez nous est simple. On arrose normalement en été ; le plein air est bénéfique à ces plantes, il faut simplement se méfier des expositions brûlantes, la plupart des espèces préférant la mi-ombre. L’hiver se passe sans une goutte d’eau avec une température proche de 5 °C, la fraîcheur stimulant la floraison de l’été suivant. Le substrat idéal est de 50 % de terreau, 20 % de terre de jardin et 30 % de pouzzolane. Il faut bien entendu bien drainer le collet et le fond du pot. A noter que les Echinopsis détestent le calcaire qui provoque un arrêt de la croissance, des floraisons inexistantes et une chlorose (carence en fer) provoquant un jaunissement puis, à terme, la mort de la plante.
Eric Kullock, décembre 2017